C’est dans les années 20 que l’on parle de nouveau du Bouclier
de Brennus après en avoir perdu sa trace durant la guerre.
Les origines de ce trophée sont très controversées
et restent enveloppées d’un certain mystère. On attribue
son existence à Charles Brennus, maître graveur dans le civil.
Sous un physique rondouillard et une placidité bourgeoise, Charles
Brennus cachait une activité débordante.
Homme à tout faire des débuts du Rugby français,
il fût l’un des principaux animateurs de l’ Union française
des Sports Athlétiques (USFSA) dont il présida la commission
rugbystique jusqu’en 1919.
Pourtant, le père du bouclier semble bien être le Baron Pierre
de Coubertin, en 1892. Mais il reste possible qu’il en ait confié
la réalisation au jeune Brennus alors âgé de vingt-deux
ans.
La trace du Bouclier disparaît, pour réapparaître
en 1912. Roger Lerou, capitaine du Racing, assure que Brennus en est bien
l’auteur. Enfin, Géo Lefèvre, célèbre journaliste
de l’époque, rapporte que Brennus lui-même en a confirmé
sa paternité.
Sur le trophée figure la «offert par le SCUF », or
Brennus est le fondateur du Sporting Club Universitaire de France. Il se
serait en quelques sortes approprié le bouclier de Coubertin, et
aujourd’hui chaque année, des centaines de rugbymen se le disputent
hardement. Et cela pour marquer le nom de son club à la suite
des illustres du rugby français…
L'histoire du Bouclier est maintenant étroitement liée au
Championnat de France dont il est d'abord le symbole et le moteur. Dans
l’époque moderne, trois clubs se sont particulièrement distingués
vis à vis de ce trophée :
Dans les années 50, le grand Lourdes des frères Prat avec
sa ligne de trois quart qui donna à la France quelques unes de ces
plus belles victoires notamment en Afrique du Sud en 1958 sous le commandement
de Lucien Mias.
Puis dans les années 70, le grand Béziers d’abord de Pierre
Danos puis de Raoul Barrière qui part son jeu d’avants et le puissance
de son jeu de cache ballon conquit pas moins de 11 titres de Championnat
de France alors que les Lourdais s’étaient contentés de 8.
Et finalement, cette fin de siècle est celle du Stade Toulousain
qui depuis 1912 et la Vierge Rouge à l’ère Villepreux
- Skréla sous la méthode de Robert Bru suivi aujourd’hui
par les quatres titres consécutifs du tandem Novès – Laïrle
aura conquit pas moins de 14 titres de Champion de France. Cette équipe
amenée par un ouvreur atypique, Christophe Deylaud est allé
cherché un record que l’on croyait imbattable celui du Stade Français
qui dans les premières années du Rugby français avait
aussi réussi cet exploit, avec il est vrai une opposition moins
nombreuse qu’aujourd‘hui.
Pourtant comme pour entretenir la légende, c’est ce même
Stade Français qui ets venu mettre fin au règne des rouges
et noirs sur le Rugby français en devant le Champion de France 1998.
Comme quoi l’histoire de Brennus est encore loin d’être terminée…
Fort de trois Brennus, la Section a elle aussi connu des grandes heures
avec le dernier titre en 1964 en particuliers. Finissant dernier qualifié
des poules, les verts & blancs allaient trouvé des ressources
béarnaises jusque là inimaginable pour aller chercher le
titre de Champion de France et rater de peu le doublé avec le Du
Manoir en finale. Dans cette équipe, on retiendra le capitaine courage
François Moncla qui redevenait champion après avoir conquit
avec les Parisiens du Racing un autre titre quelques années auparavant
et puis derrière un ouvreur international Nano Capdouze et un autre
international Jean Piqué. Et Brennus succomba encore une fois
derrière le panache des Verts & Blancs…
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